« DEUX ANS DE VACANCES*»

*Rappelez-vous Jules Verne…

 

 

      

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Notre parcours (plus à l'Est après Xian, il y eut Luoyang, Shaolin et Shanghai)

 

 

Mercredi 11 août 2004 :

 

Voyage Route de la Soie: "Epuisés mais ravis, fallait-il que l'on s'aime et qu'on aime la vie" (Charles A., La Bohême).

 

 

                                                                                                                                                                                                Kashgar, le 8 juillet

                               Ma chère maman,

 

Enfin en voyage ! Laisse-moi te raconter un peu le début de notre périple.

                Le 5 juillet, nous nous sommes levés à 6h00 pour décoller de l'aéroport de Shanghai  à 10h20 (déjà 1h30 de retard…) après que Laurent – qui fait les mêmes études qu'LN - nous a rejoint à l'appartement. Après quelques turbulences de vol, nous atterrissons à 15h20 à Urumqi, chef-lieu de l'immense province chinoise autonome du Xinjiang (trois fois la superficie de la France), et ville la plus éloignée au monde des mers. Retard encore pour l'avion qui nous mène à Kashgar. La cause en est des plus étranges ici: des trombes d'eau s'abattent sur la ville et le désert alentour, balayés par un vent de tempête. Bilan: nous ne décollons qu'à 22h30 pour atteindre notre destination 1h30 plus tard. A l'aéroport d'Urumqi, nous avons déniché un coin tranquille déserté du premier étage pour s'allonger à même la moquette en attendant notre avion.

                Kasghar, premières impressions: enfin un peu de chaleur!  Le nom de cette ville (la plus occidentale de Chine) évoque  encore aujourd'hui l'image d'une oasis perdue aux confins du désert du Xinjiang, dernière étape chinoise de la Route de la Soie avant les pics gelés du Karakorum et le Pakistan. Située à 1290 m d'altitude, elle fut pendant deux millénaires l'un des plus grands centres de négoce le long de la Route de la Soie. A la mention de son nom surgissent à l'esprit les brigands du désert, les bazars exotiques et les soies bariolées.  Les marchands du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Pakistan et même de Russie continuent d'y affluer.

                A la sortie de l'aéroport, en pleine nuit, première mini arnaque avec le taxi qui nous transporte (non sans peine et discussion) à l'hôtel de notre choix, et première colère d'LN. Il va falloir apprendre la tempérance… Chambre triple à 50 yuans par personne au Qiniwake Hôtel avec douche chaude et TV, ainsi que la climatisation.

 

               

Kashgar: la mosquée Id Kah

 

                Lever le lendemain avec le soleil (7h30, heure de Pékin) pour LN et moi. – Laurent dort encore… Nous achetons dans la rue les fruits de région et de saison ici: des abricots savoureux (1,5 yuan le kilo). Petit-déjeuner ouighour (c'est-à-dire des musulmans du coin présents en majorité dans cette région): pain au sésame et thé (1,5 yuan pour trois personnes) dans une petite échoppe typique au milieu de vieux hommes à la noblesse dans la moustache.  Cette échoppe est située dans une large rue en terre battue où se dressent les étals d'un marché quotidien aux fruits, légumes et animaux. Nous hésitons avant d'entrer : l'établissement est-il réservé aux hommes ? Un sourire et quelques gestes échangés avec  le "patron" qui, comme les gens d'ici, ne pipent pas un mot de chinois (!), et nous sommes invités cordialement à nous installer.  Il est surpris et honoré, je crois, de notre visite. La minuscule pièce est assez sombre malgré les murs blancs et bleus clairs (l'ombre est chère ici), et pleine de mouches.

     Petite balade, puis sieste et tour de la Vieille ville: sourires et rencontres – notamment avec des enfants - dans les ruelles de ce qui ressemble fortement à la "casbah". La ville fourmille de chinois peu communs: Ouighours, Tadjiks, Kirghiz, Ouzbeks.  Des forgerons, charpentiers, et cordonniers travaillent avec leurs outils traditionnels.

     Tour du Lac et balade dans la ville moderne, visite de la mosquée Id Kah qui accueille les fidèles depuis 1442 (pas d'église chrétienne ici…) et du bazar typique alentour.  Nous dînons en terrasse d'un boui-boui de brochettes d'agneau, de riz frit et de nouilles (pour Laurent): 14 yuans pour trois. Partie de tarot. Animations du soir et de la nuit. Nous flânons dans les ruelles étroites bordées de maisons de terre, où les marchés débordent de soieries chatoyantes, de peaux de bêtes, de chapeaux locaux, d'instruments de musique, de coutelas et de bijoux qui attirent notre regard.

     Au coucher, je me rends compte que les 36 photos prises en deux jours ont été faites sans pellicule dans mon appareil. Quel c…!!

 

                Le lendemain, nous visitons le mausolée d'Abakh Hoja dans un endroit charmant de l'oasis en lisière de la ville, et hésitons à revenir en carriole à ânes – le taxi local. Nous rencontrons Claire, professeur d'anglais au Lycée français de Pékin, qui fera le trajet jusqu'au lac Karakul avec nous (et partagera ainsi les frais élevés: 200 yuans par personne en taxi local).

                Voila pour notre début de séjour! Demain nous partons donc vers ce lac, et nous nous couchons tôt ce soir pour être en forme.

                               Je t'embrasse.

                                                              

                                                                                                                             PV

 

 

 

 

 

 

 

        

Dans les rues de Kashgar, les visages et les attitudes ressemblent plus au Moyen Orient qu'à la Chine

 

 

            

Pourtant, l'immense statue de Mao qui trône sur la place du Peuple nous rappelle que nous sommes bien en territoire chinois…

 

 

                   

Scènes de rue: petits vendeurs d'ail et de pains frits         

 

 

        

Scènes de rue: coiffeur et joie des enfants aux habits colorés.

 

       

Scènes de rue: marchands de légumes.

 

        

Vendeuse de boisson glacée au lait.  Laurent tente de marchander une chemise traditionnelle ouighoure…

 

        

Balade dans les rues, puis repos à la fraîcheur ombragée du lac.

 

       

Nous déambulons dans les dédales de la "casbah": les enfants sont très présents.

 

    

Puis c'est la visite du mausolée d'Abakh Hoja.

              

Un thé et des fruits frais devant les danseuses locales.

 

 

         

Jeux de cartes dans un parc public.

                                              

 

          

Premier  petit-déjeuner  ouighour

 

 

          

Four à petits pains locaux

 

 

 

 

 

Kashgar, le 11 juillet

 

                                                                                                                               Camp de yourtes au Lac Karakul           

 Haut du document

 

Cher papy Robert,

 

     ce matin, nous avons quitté les faubourgs de Kashgar dés 9h00 pour trois heures de route vers le lac Karakul. Notre chauffeur-guide est Hassan qui parle ouighour, un peu chinois. Avec lui, nous sommes donc cinq. Après un petit déjeuner rapide au John's Café (repère de routards signalé dans tous les guides, et unique lieu  dans son genre à Kashgar), nous traversons l'oasis très verte, puis une zone de désert rocailleux, et déjà nous grimpons en direction de ces somptueux sommets enneigés du Pamir (3000 m). La route est parsemée d'embûches (gravas, trous, hommes, femmes, enfants, ânes, rivières hors de leur lit, …). Hassan roule vite – très vite! Dans les lacets montagneux où – d'après PV - le paysage ressemble un peu à la Corse intérieure (du coté des calanches de Piana) en plus aride et rocailleux, PV a un peu mal au cœur. Cette route franchit plus loin le col du Khunjerab (4800 m) et rejoint le Pakistan. Pendant des siècles elle fut sillonnée par les caravanes de la Route de la Soie.

                                                              

                Un poste de contrôle chinois Han, et au sommet des gorges s'étend un vaste plateau humide encerclé de dunes de sable. Puis nous touchons enfin au lac. L'altitude nous fait un peu tourner la tête. Là, nous évitons le piège pour touristes et nous dirigeons grâce à Hassan vers le petit village nomade de yourtes. Nous sommes accueillis à prendre du pain local avec du yaourt de yack dans une yourte somptueuse et colorée. C'est magnifique! Dehors, la montagne s'élève très au-delà de la verte plaine marécageuse  (et moustiqueuse!) du lac aux eaux bleues et vertes de jade. Les autochtones sont d'une beauté étonnante, surtout les plus jeunes aux visages brûlés par le soleil d'altitude. Les chapeaux traditionnels sont surprenants et magnifiques. PV en achète un que je trouve super (30 yuans), alors que les habitants nous présentent leur verroterie comme les premiers amérindiens à Christophe Colomb. Sans doute les ancêtres kirghizes ont-ils procédé au même cérémonial avec Marco Polo!

                Les jeunes tentent de nous négocier très cher un tour du lac à cheval. Nous refusons le prix, et le marchandage cesse net, le temps d'aller marcher un peu vers le lac, poursuivi par deux petits gamins adorables qui veulent tout échanger avec nous, et cueillent des fleurs pour Claire et moi! A notre retour au campement, les chevaux sont là et le tour du lac nous est proposé pour le prix que nous avions demandé (10 yuans par heure et par cheval). L'adulte kirghize (le chef du camp?) qui nous avait accueilli en chinois, anglais, et quelques mots de français appris au contact de quelques alpinistes de passage dans la région, et qui avait laissé les jeunes négocier seuls leur tour à cheval, rit dans sa petite moustache et derrière ses lunettes aux verres très noirs.

                Nous remarquons qu'ici, les kirghizes qui vivent suivant la tradition ancestrale ne refusent pas pour autant la modernité. Si celle-ci se fait discrète, et proportionnelle à leurs moyens économiques, notons la voiture et le panneau solaire pour alimenter le camp en électricité….

                Trois heures de balade à cheval donc, en toute liberté, en pleine nature et sous le ciel d’où la brume s'est dégagée. Le soleil "cogne", et PV et moi, ayant monté imprudemment en simple short, avons les cuisses et mollets brûlés au deuxième degré.

 

                Dîner dans la yourte avec Hassan: nous lui apprenons à jouer au tarot dont les cartes, de formes et de symboles inhabituels, l'intriguent. Malheureusement, nous ne pouvons dormir dans le campement de yourtes, les autorités chinoises semblant ne pas le permettre et contrôler régulièrement : l'autorité du comité central de Pékin marque bien sa présence jusque sur ces minorités et leurs coutumes ancestrales d'hospitalité… Nous nous replions sur l'"hôtel" touristique tenu par des hans; là le prix est ridiculement rédhibitoire, et le simili de yourte proposé est d'une insultante saleté pour nous et la symbolique kirghize. Après quelques négociations sympathiques mais sans réel résultat eut égard â l'état de la yourte proposée, nous décidons (avec l'accord de Hassan) de changer notre programme en rentrant le soir même à Kashgar.  Hassan, comme à l'aller, fonce sur la route tortueuse des montagnes, engageant une course avec le soleil couchant. Arrivés, nous quittons Hassan et Claire: chacun poursuit sa route, elle vers le Sud, nous bientôt vers l'Est et Turpan d’où elle vient.

 

                Le 9 juillet au matin, réveil en douceur (en cette fête de toutes les Amandine, y a-t-il un lien ?): le ciel nuageux semble nous  placer sous de mauvais auspices. Gros pépin de santé à l'horizon; notre épopée à cheval a laissé des traces. PV a des frissons, mal partout, ses mains et avant-bras engourdis. Le médecin est appelé : fièvre carabinée, piqûre dans la fesse, compresses fraîches et mise sous perfusion dans la chambre d'hôtel pendant cinq heures. Je sens monter le même problème: piqûre dans la fesse et médicaments. Le soir, PV a l'air d'aller mieux, mais mon état ne s'améliore pas.

                Nuit difficile pour tous les trois (Laurent, solidaire, nous a rejoint dans nos déboires!): indispositions intestinales, maux de tête, difficultés à dormir, fièvre, nausées,…

 

                Au matin, Laurent se lève avec un sérieux mal de crâne et des vertiges. Je reste fébrile mais vais mieux vers 11h00; PV a encore 38,5 degrés de température buccale – Laurent est désormais sous perfusion itou… Repos, légers déjeuner et dîner (bol de riz blanc per tutti et Coca cola). Minuscule balade le soir.

 

                Le 11 juillet au matin, tout le monde va mieux.  Quel début d'aventure ! Quelles frayeurs ! Un grand merci à Laurent qui a su garder sa santé (au moins au début !), et user de son meilleur chinois pour nous sortir de ce coup "dur-dur"! Nous avons payé cash notre inconscience…

                Petit-déjeuner, balade au fameux marché du dimanche où les habitants des alentours affluent par milliers: le "bazar le plus étonnant d'Asie" proclament les guides! Fort décevant pour nous (a-t-on raté l'essentiel ? Pas de chevaux sauvages qu'essaient des hommes devant vous, mais rien que du très banal pour qui connaît les marchés chinois…).

 

     Ensuite, départ vers la gare où le train de nuit pour Turpan nous attend. Nous appréhendons un peu ce premier long voyage ferroviaire: va-t-on pouvoir dormir ? Les chinois vont-ils fumer, cracher, éructer,… toute la nuit ? Et les sanitaires ? Nous sommes rassurés dés notre premier pas dans le wagon: "couchette dure" très propre pour chacun dans un compartiment de six. Les sanitaires sont corrects (c'est-à-dire propres pour la Chine). La climatisation berce le wagon d'une température optimale. Les passagers semblent "civilisés" – ils sortent même dans le couloir pour fumer, o luxe suprême (ainsi un petit nonagénaire a passé les 20 heures de trajet à monter et descendre les quelques marches des compartiments supérieurs vers le couloir dans un effort à chaque fois surhumain, pour tirer sur son clope)! Bref, ce train est étonnamment moderne, propre et conviviale. Le voyage se passe donc sans encombre malgré nos appréhensions : paysages de déserts et de montagnes plutôt jolis (mais pas très verts ni variés!), lectures, discussions, sommeil. Quelques anecdotes cependant: dans notre compartiment de six couchettes, une famille tente de resquiller en faisant bénéficier des trois couchettes restantes aux six membres de la famille. Nous sommes donc neuf dans la cabine! La contrôleuse passera la nuit à demander aux deux hommes notamment de rejoindre leur place assise… (d'ailleurs , l'un d'eux a eu beau  emballer ses chaussures dans un sac plastique, le parfum de ses petits petons embauma tout de même tout le compartiment, chatouillant nos narines sensibles…).  Autre anecdote: la "voisine de couchette" de PV tente un premier contact avec lui en lui arrachant littéralement son livre des mains pour voir de près cette écriture occidentale bizarre. Plus tard, elle lui tirera les poils des avant-bras, amusée par une si inhabituelle pilosité…

     La nuit est donc calme, et si quelques odeurs de pieds, d'urine et de défécations m'ont tout de même fait mal dormir, Laurent et PV se réveillent en pleine forme avec la musique chinoise dans le haut parleur du petit matin.

                Je t'embrasse.

Hélène

 

 

             

        Hassan, notre chauffeur.                               Laurent, LN et Claire rencontrée à Kashgar.

                                                      

               

Promenade dans la plaine du lac Karakul : deux petits kirghizes nous suivent…

 

          

…et cueillent des fleurs pour LN et Claire.

 

          

Quatre heures de balade à cheval autour du lac.

 

       

                                               PV a cheval tel John Wayne… et LN à coté de sa monture colorée dans ce décor magnifique

 

             

     

Les yourtes au décor intérieur superbe, et visages brûlé s par le soleil.

 

                 

                Les habitants nous présentent leur marchandise ; PV achète ce chapeau typique.                     Le train : compartiment-couchette.

 

 

         

Surprise : le train couchette chinois est un bonheur!!

                                                              

 

        

9 juillet 2004 : nous payons "cash" notre inconscience…

Dunhuang, le 16 juillet

               

     

L'oasis très verte et riche en raisin de Turpan

 

Ma chère petite Charlotte,

 

                Je pense bien à toi en cette veille de ta fête!

                Mes compagnons de voyage et moi-même sommes arrivés le 12 juillet vers 14h à la gare qui dessert la ville-oasis de Turpan, convertie à  l'Islam au VIIIéme siècle après avoir été un important centre bouddhique. Un trajet en car nous sépare encore de l'ombre sous les treilles tant vantées de cette région célèbre pour ses raisins et important producteur de vin. Nous sommes un peu remis de la fatigue des épreuves précédentes: ce début de  voyage, vois-tu, a été plus éprouvant que réellement plaisant : coups de soleil, insolations, perfusions, diarrhées, 20 heures de train, 1h30 de car, et 44 degrés  à notre arrivée à Turpan!

     Notre hôtel est correct (100 yuans la double). Un peu "décalés", nous déjeunons de nouilles vers 17h00 et dînons de fruits vers 22h00.

 

                Le lendemain matin, jour de la St Joël,  après un petit déjeuner au John's Café, LN et Laurent partent à 8h30 pour visiter en minibus quelques sites alentours qui ne leur laisseront pas grand souvenir (les ruines de l'antique cité de Gaochang ne sont en fait que quelques pierres dans le sable, et les tombes d'Astana pareil)… J'ai décidé quant à moi de ne pas les accompagner mais sillonner tranquillement Turpan, appareil photos à la main : oasis, vieille ville, … Je me promène notamment au milieu des vignes qui ressemblent à leurs lointaines cousines champenoises. Vers 11h00, je rentre à l'hôtel car il fait déjà trop chaud. Comment t'expliquer cette température : contrairement à Shanghai, la proximité du désert rend l'air très sec (taux d'humidité proche de zéro) ; mais la température " à l'ombre" monte au-delà de 40 degrés dés la fin de la matinée jusqu'au coucher du soleil (qui monte jusqu'à 49 degrés). La nuit, comme l'oasis est dans une dépression à 154 m en dessous du niveau de la mer (c'est le point le plus bas de Chine et le deuxième au monde après la Mer Morte), la température ne baisse guère et le vent est quasiment nul. Aussi, nous dégoulinons sans cesse, vidons des dizaines de bouteilles d'eau chacun chaque jour, et conservons toujours un couvre-chef – depuis Kashgar, nous sommes méfiants. Même les magnifiques treilles de raisin recouvrant le large couloir piétonnier qui traverse Turpan du Nord au Sud ne représente pas un asile de fraîcheur suffisant.

          Le soir, LN et moi tentons une promenade en vélos loués dans l'oasis: guère plus de 1h15 (la chaleur n'a point baissé).

Spectacles de danses folkloriques après dîner : je m'élance sur la piste pour soulager un peu un anglais en plein martyre!

 

                Le lendemain, nous passons une journée à ne rien faire, en attendant le train du soir pour quitter cette fournaise.

          Train de nuit à 22h15 : les couchettes sont parfaites et le compartiment très propre et agréable. Dans le hall de gare envahi par les chinois qui attendent comme nous l'accès au quai, nous entonnons une Marseillaise à pleins poumons en ce 14 juillet national… Rires et sourires – certains chinois reconnaissant l'air "révolutionnaire"!

                Très bonne nuit dans ce train qui nous fait quitter cette rude région ingrate du Xinjiang. Arrivée de bonne heure à la gare de Dunhuang. 2h30 de car avant la ville même en plein désert. Celle-ci se dresse au milieu de verdoyants champs cultivés au sein d'un paysage plat et désertique. La région surprend par sa beauté insolite, en particulier la nuit lorsque le ciel s'emplit d'étoiles.

         Hôtel sympa et propre (100 yuans la double), pour LN et moi. Laurent quant à lui a préféré les chambres moins chères en dortoir. 35 degrés ici, la température la plus agréable depuis notre départ!

Déjeuner et petit tour du centre-ville.

          Le soir, location de vélos et randonnée vers les dunes du lac du croissant de lune: très impressionnant grâce ou malgré le vent magistral qui nous accueille là-bas. Imagine un très grand bac â sable où jouer!

Très bon dîner dans un petit restaurant du Sichuan.

 

LN et PV dans les fameuses dunes aux portes de Dunhuang!

 

                Le 15 juillet, nous nous levons de bonne heure pour attraper le car qui nous emmène visiter les grottes Mogao, au milieu des dunes de sable, l'un des trois sites de Chine représentatif du splendide art bouddhique. Là, l'endroit est superbe, et quelques grottes sont vraiment très belles (nous ne verrons pas la grotte 465, renfermant des œuvres tantriques d'un caractère sexuel explicite, jugées trop osées pour être montrées au public – mais néanmoins visibles à quiconque présentera 270 yuans!). Puis retour à Dunhuang, déjeuner dans un bon restaurant Hue, sieste, balade dans la ville, internet café. Il y a plein de petits chinois et de petites chinoises de ton age qui se promènent dans de très jolies robes et avec des rubans de couleurs dans les cheveux.

          Soirée festive inoubliable dans un endroit où sont alignées  en plein air une multitude de chaises longues autour de petites tables où chacun consomme des brochettes de viande ("chi chi kebabs"), nouilles, hamburgers, … et des litres de bière locale. La serveuse attitrée de notre table est sympathique mais essaye de nous faire payer la bière à un tarif pour "étranger". Le prix nous semble si cher que cela nous met la "puce à l'oreille". Après s'être renseignés auprès des clients chinois des tables voisines, et après des parlementassions un peu longues avec la serveuse qui avait du coup "perdu la face", nous obtenons le tarif normal. Du coup, nous buvons à gogo, trinquons avec les voisins, et je fais un "concours" d'alcoolique avec un gros voisin chinois sympathique : j'ai perdu d'avance! Des jeunes chanteurs chinois viennent proposer des sérénades, guitare et ampli à la main: un instant, nous ressentons une brise de Dolce Vita italienne nous envahir d'émotions…

 

                Le 17 juillet au matin, le lever est un peu tardif (9h30). Petit déjeuner au John's Café , puis nous louons des vélos pour la journée pour nous promener dans l'oasis brûlante. Petit pic nique improvisé pour LN et moi dans enfin un peu de "verdure"! Puis je vais chez le coiffeur (5 yuans) et départ pour 2h30 de bus vers la gare, et 13 heures de train couchettes vers Lanzhou.

 

                Je t'embrasse fort, et embrasse aussi tes petits frères et ton papa et ta maman.

 

                                                               Ton parrain.

 

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Danses  folkloriques pour  PV et un anglais…

 

            

Visages magnifiques dans la dureté du climat.

 

 

                 

Petits marchands.

 

 

          

                        Les jeunes se baignent dans le ruisseau douteux qui traverse l'oasis.                                   Pastèques en stock !

                   

Laurent achète un couvre-chef ouighour.                            Puis nous allons faire la fête autour de plusieurs bières…

 

         

 

 

           

                Laurent et LN visitent les ruines de Gaochang.                                   LN et PV au marché du dimanche de Kashgar.            

 

        

Le désert : les dunes de sable de Dunhuang.

 

                      

 

 

 

            

 

Vent et sable dans cette immensité que traversent les caravanes de chameaux. Ce serait de cette région, celle du désert du Taklamakan (littéralement "d’où on ne revient pas"), que sont originaires ces animaux â deux bosses.

 

                  

 

 

 

Xiahe, le 22 juillet

 

Moine en prière sur les hauteurs de Xiahe.

Mon cher Theo,

 

                A Lanzhou, trois millions d'habitants et 1600 m d'altitude, le temps est de la partie. Enserrée dans une étroite vallée entourée de contreforts montagneux, la ville s'étend sur vingt kilomètres le long du fleuve Jaune. La vallée retient les gaz d'échappement des voitures et les fumées d'usine, mais la ville possède un certain charme! Nous investissons un hôtel totalement pourri près de la gare, le pire du séjour (et de loin!): poussière, odeurs de tabac froid, literie laissant à désirer, chiottes qui fuient et chasse d'eau hors d'usage, le tout offert pour 120 yuans à trois…

                Nous nous dirigeons vers la gare routière pour prendre les billets de car du lendemain vers Xiahe. Balade, dîner correct et cinéma. Le dernier film de Zhang Yimou (plus célèbre réalisateur chinois vivant) est une merveille (15 yuans la place tarif étudiant/lao she)!!

                Le matin du 19 nous nous levons vers 6h30 et quittons l'hôtel sans regret .Le trajet de six heures de car vers Xiahe est éprouvant: route HORRIBLE de trous, de bosses, de poussière, de virages, … avec une seule pause pipi – même pas pour déjeuner!

                Mais CA VAUT LE COUP !!!! Xiahe est une petite ville extraordinaire dans la montagne (2920 m d'altitude). Elle abrite Labuleng Si, le monastère tibétain le plus important après  ceux de Lhassa, construit en 1709. A son apogée, cette lamaserie comptait 4000 moines, décimés durant la Révolution culturelle maoïste. Aujourd'hui, ils sont tout de même environ 1500!  De nombreux tibétains viennent ici en pèlerinage, revêtus de leurs plus beaux atours.

     Petit hôtel à la chambre tibétaine sympa pour PV et moi (négociée 30 yuans par personne), et dortoir (20 yuans) pour Laurent dans le même Labuleng Binguan.   [Une curiosité: les oreillers ne sont pas en plume ni en synthétique, mais en son !]

                Déjeuner vers 14h30. La ville fourmille de moines en robes pourpres et de villageois très colorés forts ressemblants à des péruviens ou boliviens! Balade dans le magnifique monastère où les gens sont très souriants et pieux.  Un chemin de pèlerinage de trois kilomètres, bordé de 1174 moulins à prières et de sanctuaires bouddhiques, entoure le monastère.  Plus de quarante temples, plus modestes et dépendant de Labuleng Si, parsèment les montagnes environnantes. Il n'y a presque aucun touriste!!  Déambuler avec les pèlerins et les moines dans le dédale de ruelles qui courent au travers de ce vaste monastère nous transporte littéralement dans un autre monde. LE  PARADIS  SUR  TERRE !

     Nous dînons de cuisine locale à l'Everest Café.

                A notre premier réveil tibétain, les toilettes sont bouchées, et je me douche à l'eau froide… la routine! Promenade dans le monastère et la ville tibétaine. Achats de bijoux de l'artisanat local (deux colliers pour 50 yuans) et tissu (coton rose-fushia monastique à 32 yuans les quatre mètres; ruban-ceinture coloré à 10 yuans les 3,20 m). Rencontres diverses: pour m'amuser, j'apprends à deux petites filles apprivoisées par des bonbons à faire le grand écart en plein magasin. Nous ayant quitté, nous retrouvons dans la rue les gamines plus jeunes que toi, qui s'amusaient à leur nouveau jeu du grand écart!!

     Dîner tibétain en terrasse : viande de yak, légumes et yaourt au lait de yak. Laurent lâche:"Moi, la nature ça me gonfle. J'aime les sites!"

                En pleine nuit, un ostrogoth (ça n'est pas sa nationalité…) frappe et tambourine à notre porte. Il nous réveille. Il insiste. PV somnole. Je hurle mon cri de la mort: le silence revient jusqu'au matin.

                En ce 21 juillet, Laurent nous quitte (lâcheur!) : il prend le bus de 8h30 vers le Sud, Langmusi, la région du Sichuan et l'importante ville de Chengdu. Bon voyage (et bon courage en car au milieu des inondations!)

                Randonnée en montagne pour PV et moi de 9h30 à 14h30. Nature, nature, nature. Yaks, marmottes, oiseaux et… mouches! La flore est superbe: minuscules orchidées sauvages roses, jaunes, noires,… Nous empruntons un chemin qui part de Xiahe par la vallée, puis coupons à travers "champs" pour grimper en haut du massif qui se présente à nous et qui doit culminer à plus de 3000 mètres. L'ascension est rude ("la montagne se mérite"!) mais belle et ensoleillée. J'ai du mal à respirer et ne reprends pas l'ascension après la halte pique nique aux 3/4 de l'escalade. PV monte jusqu'au pic du sommet d’où la vue est superbe sur Xiahe et les alentours. Il poursuit un peu la route sur le chemin de crête pour approcher les "totems" bouddhistes placés sur un pic voisin. Puis il redescend vite me retrouver alors que je me bats à grands cris avec les mouches. Descente rude après l'ascension. Mes hurlements contre les insectes résonnent en échos dans toute la montagne (PV affirme qu'ils ont été entendus jusqu'en Iran, l'idiot…) Lors d'une halte, PV pose mal le sac à dos qui dégringole cent mètres plus bas dans les rochers (l'appareil photo enroulé dans une couverture s'en sort miraculeusement indemne). Retour enfin à Xiahe. Eau fraîche. Fruits au marché. Nouilles pratiques à l'hôtel pour moi,… et repos! Les chaussures de marche  achetées au surplus militaire de Pékin tiennent bien le coup!

     Développement d'une pellicule photo pour voir ce que ça donne : le développement à l'air bon, mais le tirage est une horreur digne des pires tirages soviétiques des années 1970 ! Dîner en terrasse avec vue sur le monastère, soleil couchant (27 yuans pour deux).

     Soirée TV cool â l'hôtel, puis lessive (au savon de Marseille) avant un dodo bien mérité!

                Le lendemain matin est nuageux. Nous flânons dans la ville en mitraillant de photos. Pause sur les marches auprès des gens : contacts intéressants, amusants, émouvants. Véritable microcosme, Xiahe accueille une population composée des trois principaux groupes ethniques de la région du Gansu, à savoir 50% de Tibétains, 40% de Han (principale ethnie chinoise: le chinois-chinois, quoi!), et 10% de Hui (les chinois musulmans). Déjeuner au Snowland Restaurant, bon et pas cher (21 yuans pour deux). Ambiance sympa. Sieste à l'hôtel. Promenade en montagne de 15h15 à 17h45: nous traversons un hameau magnifiquement typique, gardé par des chiens pas plus grands que feu Prout, mais méchants et en liberté, qui ne nous lâchent les basques que lorsqu'une meute de petits enfants leurs jettent des pierres. Nous échangeons avec ces petits gavroches tibétains, qui finissent par nous diriger vers un chemin de traverse pour atteindre le sommet voisin. Sur le chemin, nous croisons moutons, oiseaux de proie, fleurs et fraises "des bois".

     De retour en ville, nous achetons une veste traditionnelle (275 yuans après négociation) et un sac en toile orange de moine pour 20 yuans (si tu étais aussi vieux que PV ou mieux, que tante Sylvie, tu te souviendrais du sac à dos que promenait David Carradine dans la série télé Kung Fu…). Dîner dans un petit restau tibétain en terrasse assez bon (25 yuans) : aucun personnel ne parle chinois – ni anglais bien sur. Ambiance détendue et sympathique jusqu'au coucher.

     Lorsque nous nous endormons, les orages de montagne déchirent le ciel.

                Gros bisous.

                                                                                                                                             Ta plus grande sœur, qui t'aime.

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Balade en montagne et rencontre de jeunes enfants très affectueux.

 

                                       

      Moinillon jouant au foot dans les rues du monastère.                                    Nouveaux paysages, nouveaux visages.

        

Moines en corvée, et fidèles en prière.                                                                    Paysans.

 

              

Moines et tibétaine.

 

 

        

Champs autour de Xiahe  encaissée entre les montagnes.

 

            

Moinillons au foot, et vieux moines en discussions à la fraîcheur d'un arbre.

 

Xiahe, 25 juillet

 

 

                               Chers Joël, Elizabeth, David,

 

                Notre séjour dans l'admirable village-monastére de Xiahe se poursuit : nous avons décidé d'y rester quelques jours de plus après que Laurent, notre compagnon de voyage, nous a quitté.

                En débutant notre journée à l'Everest Café  où il y a toujours autant d'occidentaux qui viennent y trouver un petit-déjeuner à "l'occidentale" (routards de tous bords qui reviennent ou vont au Tibet, motards allemands en vadrouilles – salut Philippe tonton-biker ! -, groupes organisés français, amoureux britanniques, ou familles australiennes), nous constatons que la météo a viré au nuageux/pluvieux.

                Le matin je vais faire une courte balade dans les ruelles du quartier  musulman, alors qu'LN a rejoint l'hôtel pour un peu de lecture romanesque. La mosquée est, ici comme dans tout l'ouest de la Chine, ancienne et impressionnante : c'est toujours une surprise pour moi de constater l'omniprésence musulmane dans des territoires aussi reculés et… communistes. Les chinois sont très forts idéologiquement, et il est littéralement stupéfiant sur le plan philosophique de constater combien – depuis une petite quinzaine d'années – le gouvernement associe sans complexe marxisme et capitalisme grandissant, absence de liberté d'association et de culte (notamment…) et tolérance religieuse ancestrale ! Il est vrai que depuis que Deng Xiaoping a proclamé aux chinois : "Enrichissez-vous!", nous assistons peut-être à la naissance d'un nouveau régime politique (le seul de l'histoire à la fois marxiste-léniniste et non totalitaire, depuis l'abandon du maoïsme pur et dur). En tous cas, absence totale de christianisme dans cette partie orientale de la Chine depuis l'antique présence nestorienne…

                Balade dans le monastère où l'ambiance est vraiment à part: les gens sont à la fois discrets et souriants, refusant d'être pris par les touristes pour des bêtes curieuses, mais se prêtant volontiers à l'exercice des photos pour peu que vous ayez échangés un sourire! Un peuple bouddhiste très pratiquant dont la ferveur est visible et émouvante : toutes ces femmes souvent âgées qui descendent chaque jour de la montagne ou montent de la campagne pour faire le tour du monastère en pèlerinage quotidien, actionnant avec vigueur les moulins à prière. Ces mêmes paysans qui se réjouissent – mi heureux, mi amusés – lorsque nous nous inclinons respectueusement devant un Bouddha ou tournons les moulins à prière à leur suite! Vous imaginez combien cette ambiance m'a rappelé l'instant très émouvant de prière partagé avec vos amis musulmans à Dedougou, dans votre jardin, avec l'Equipe Media…

                Nous déjeunons à l'Himalaya Restaurant d'une bonne cuisine tibétaine au milieu des moines qui prennent un thé et discutent joyeusement (40 yuans pour deux), puis retournons faire une petite sieste à l'hôtel.

                En milieu d'après-midi nous sortons "faire des achats" de souvenirs, mais la "fièvre acheteuse" n'est pas là. Nous acquérons cependant une peinture bouddhique (réalisée par un moine du monastère dont le marchand nous montre une photo). Le marchand, très sympathique, nous a baissé le prix au maximum: 250 yuans.

                Le soir, dîner au restaurant musulman Da Pan Ji bien bon (35 yuans), puis retour à l'hôtel où la  télévision ne marche pas (à cause de l'orage?) Lectures, coucher.

 

                En la Sainte Christine (bonne fête ma marraine!), nous partons nous promener le long  de la rivière et dans les champs de colza humides. Ici les petits enfants vous demandent sans cesse deux choses : d'être pris en photo pour pouvoir se voir immédiatement sur l'écran numérique et éclater de rire (ils sont déçus lorsque je les prends mais qu'ils ne peuvent pas se voir : mon appareil est un vieux "reflex"…), et des "youpis". Qu'est-ce donc ? A vrai dire, on ne sait pas… On s'est imaginé que ce devait être des bonbons, et vraisemblablement cette sucrerie glacée style "Mr Freeze" que les enfants et quelques adultes suçotent sans arrêt… [Finalement, nous apprendrons plus tard qu'il s'agit de stylos bille – très studieux ces petits ; voilà qui me rappelle encore le Burkina!]

      Sieste à l'hôtel:" Dors deux heures comme hier, me dit LN , ça me fait des vacances" (No comment).

      A 16h15, direction la gare routière pour acheter  les billets de car du lendemain direction Lanzhou, puis internet café (2,5 yuan de l'heure au fin fond d'une vallée perdue de l'ouest de la Chine, après les oasis isolées au beau milieu du désert aride : ah! c'est beau le progrès!!!)

                Enfin nous retrouvons le goût des achats avant notre départ : manteau tibétain pour LN avec ceinture rouge et tablier bleu (le tout négocié à 150 yuans), avec lequel elle fait fureur dans la rue – la charmante vendeuse et sa mère ayant insisté pour qu'LN porte le manteau immédiatement. Chapeau aussi (15 yuans) pour compléter le costume traditionnel. Petits souvenirs : bourses et portefeuilles tibétains. Les masques traditionnels qui sont aussi vendus ne sont pas sans rappeler ceux africains. Avez-vous toujours celui, immense et magnifique, que vous aviez remporté dans vos valises ?

 

                Au matin de la St Jacques (respect, Maître Jacques!), nous quittons l'hôtel. La propriétaire, très sympa jusque là veut nous faire payer 30 yuans (!) car nos draps sont, parait-il, "sales". LN râle en chinois demandant si dans cet hôtel les clients doivent nettoyer eux-mêmes leurs draps ? Finalement la proprio nous rend l'intégralité de la caution.

     Petit-déjeuner rapide et départ pour la gare routière en moto-taxi, où notre car pour la prochaine étape nous attend. Trajet pénible sur une route archi défoncée, avec arrêt â mi-chemin pour changer l'amortisseur  arrière gauche (le chauffeur annonce sans complexe :"pause déjeuner"!) – encore un clin d'œil au Burkina…

                De retour à Lanzhou, nous craquons et nous précipitons au KFC, faute de Mc Donald… Nous comprenons pourquoi ce Fleuve jaune qui traverse la Chine est nommé ainsi. Sa couleur nous épate en nous baladant le long : la terre argileuse et limoneuse colore réellement les eaux en jaune-ocre! Très étonnant! Taxi jusqu'à la gare ferroviaire pour obtenir un billet jusqu'à Xian pour le soir même. Sans le savoir, nous atterrissons à un guichet "spécial" où deux rombières refusent de nous délivrer un billet (même pour les terribles "assis durs" et le lendemain) sous prétexte qu'il n'y en a plus. Sans s'énerver (si, si!!...) LN essaye d'obtenir ce que nous cherchons – en vain.  Nous filons au centre d'information pour touriste pour voir s'ils leur restent des billets. Nous le trouvons avec mal, et là, nous apercevons qu'il est fermé en ce dimanche… En désespoir de cause, nous revenons sous la pluie à la gare, où la grosse préposée avait fini par nous dire que vers 18h30 des gens venaient parfois revendre des billets. C'est alors que nous nous rendons compte comme des empotés qu'il existe des guichets "normaux" comme dans toutes les gares (!) LN demande des places pour les trains du soir – aucune place. Prêts à prendre pour le jour suivant, un chinois nous accoste pour revendre deux magnifiques billets du jour. Nous réfléchissons, examinons les billets, échangeons avec l'homme : il nous les revend au prix officiel de la gare. Ca n'a pas l'air d'une arnaque : nous les achetons. Enfin en possession de deux billets "couchettes dures" pour les dix heures de train qui nous attendent, nous allons prendre un verre au bar d'un hôtel proche. Jus de pomme frais pour tout le monde! J'ai la mauvaise idée de commander également une salade de fruits frais : erreur! J'ai oublié qu'en Chine cela signifie des fruits dans de la mayonnaise!

                20h30 : nous prenons le train. Un bol de nouilles pratiques comme repas, puis dodo dans les couchettes du haut, près de la climatisation et du haut-parleur… En route vers Xian!

 

Je pense à vous en écrivant ces lignes dans ma couchette, et vous embrasse tous trois.

 

                                                                                                                                             PV

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Costumes extrêmement colorés.

 

 

           

 

 

     

LN en costume local, complimentée par une passante.

         

 

 

 

                      

Assis sur le trottoir, nous faisons des rencontres magiques: habitants, moines, et mendiants.

 

 

            

 

 

 

                

LN en costume local, pose avec trois gamins amusés.

                

Cordonnier de rue,  passants et joueurs de go.

 

 

                  

"Les chinois chauves, ce sont des moines" LN (sic)

 

          

LN devant les superbes moulins à prière.

 

 

                       

 

         

Cérémonie tibétaine, rencontre d'un instant, et PV lors d'une balade en montagne

 

 

Moinillon ayant accepté de poser pour Laurent dans un champ de colza     (droits réservés).

 

 

      

PV et les superbes monuments tibétains du monastère.

 

 

 

 

            

Champs en culture, et moulins à prière.

 

 

      

 

 

 

 

       

 

Xian, 27 juillet

 

L'armée des soldats enterrée de terre cuite.

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Bien cher s Laura, Jérôme, Alizée,

 

     Nous roulions dans ces magnifiques trains couchettes chinois à travers la province du Shaanxi où les premières traces  d'habitation humaine remontent au néolithique, il y a 6000 ans (quand les tribus chinoises primitives installèrent leurs villages dans les plaines fertiles et luxuriantes), lorsque, à 5h40, la contrôleuse nous réveille : nous arrivons à destination dans une demi-heure. Ah! la brave femme : nous sortir du sommeil par ce doux nom de Xian. Peuplée aujourd'hui de sept millions d'habitants, Xian rivalisa autrefois avec Rome et plus tard Constantinople pour le titre de "plus grande cité du monde". La dynastie légendaire des Zhou bâtit sa capitale en ces lieux mêmes.

                A la gare, nous filons aux guichets suivant une technique désormais bien rôdée (je m'adresse à la préposée, PV porte les sacs…chacun son boulot!) pour acheter des billets couchettes pour le lendemain soir  en direction de notre prochaine étape. Nous les obtenons sans peine. Taxi jusqu'à  l'hôtel Victory dont les guides touristiques nous disent du bien. Nous y trouvons une chambre sans charme  mais tout confort, et la plus propre depuis le début de notre périple (150 yuans). Repos rapide devant la TV, douche, et nous partons prendre un petit-déjeuner à 8h20 au… McDonald place de la Tour de la Cloche. Xian et ses alentours abritent un nombre impressionnant de vestiges historiques. Balade dans le quartier musulman : l'influence islamique imprègne la cité d'une touche d'exotisme; la mosquée (une des plus anciennes de Chine) est très belle, et les ruelles alentours parsemées d'étals sont charmantes.

                Direction en taxi vers le musée historique de Xian. Intéressant. Déjeuner dans un restaurant très bon (45 yuans) tout près du musée. Là, nous surprenons et gênons un peu le personnel en donnant une partie de notre repas à un mendiant qui nous regarde manger à travers la vitrine. Retour en taxi à l'hôtel.  [En sortant du restaurant, le mendiant qui s'est installé plus loin sous un arbre, nous salue joyeusement].

                Musée de la Foret de Stèles, autrefois temple de Confucius : la collection de livres la plus lourde au monde (2300 tablettes dont celle superbe [surtout pour la thèse de Philo de PV…] du nestorianisme)! Balade dans cette ville charmante contrairement à nos craintes, entourée de remparts intacts et ultime étape historique de la Route de la Soie, qui nous semble un excellent compromis entre Pékin et ses sites historiques et culturels, et Shanghai et son animation. Seul petit bémol : il a plu toute la journée…

 

                Le 27 juillet, nous profitons de la formidable librairie internationale pour effectuer quelques achats. Enfin, départ de l'hôtel à 11h00 en bus en direction de la célèbre armée enterrée des soldats de terre cuite, aussi fameuse que la Grande Muraille et la Cité interdite. Très intéressant et impressionnant malgré les avis partagés que nous avions recueillis parmi nos amis : vieille de 2000 ans et incroyablement bien conservée et reconstituée, l'armée de 6000 guerriers et chevaux de terre cuite (tous différents!), découverte par des paysans en 1974, continue de veiller sur l'ancienne nécropole impériale. Grâce à ma carte d'étudiante, je  paye moitié prix pour toutes les visites (et parfois PV "Lao She" aussi..). Grâce à mon chinois "fluent" (enfin, presque!), je nous permets aussi d'éviter les caisses et tarifs maximums pour étrangers qui perdurent à certains endroits…  Le restaurant où nous déjeunons, au sein du site, en est  un bon exemple.  On veut nous refiler d'office le buffet qui semble "bof" et cher. J'exige en chinois une carte des plats qu'on finit par nous octroyer après avoir prétendu qu'il n'y en avait pas. La serveuse-menteuse ne nous parle alors plus, ayant "perdu la face"…

                A la sortie du site et avant de reprendre un bus-retour, nous sommes effarés par ce que nous observons ; pourtant habitués au sauvage "business" chinois et à la valse des prix et négociations indispensables qu'elle suppose en habitant à Shanghai, nous constatons éberlués :             

                               - les prix des très belles copies artisanales en terre cuite des fameux soldats dans les vitrines des musées: de 3000 à 10000 yuans (rappelons que le salaire annuel d'un paysan chinois est de 500 yuans, et celui mensuel d'un chinois moyen est de 1000 yuans) ! A ce stade, même pour nous, pas de souvenir possible de Terra Cotta.

                               - à la sortie, nous parcourons les interminables étalages de souvenirs de plus ou moins bons goût et qualité. Approchant à peine, nous sommes harcelés par des marchands (là, nous avons l'habitude!) qui nous proposent diverses copies des soldats à des prix plus que dérisoires (5 yuans le coffret), et qui baissent leurs prix sans même que nous négociions jusqu'à 1 yuan (comment faire moins ? Le grand écart avec les copies officielles du musée!). Cette différence surréaliste nous affole autant que nous amuse.  Nous finissons par négocier – si facilement! -  un soldat de 70 cm de haut (le plus grand…) à une marchande ; des 700 yuans nous passons en douceur à 150. Une autre marchande va jusqu' à nous lâcher le même pour 50 yuans! Nous finissons par demander s'ils n'ont pas des copies plus proches encore de la taille réelle (vus les prix, soyons mégalomanes!) On nous répond que, un peu plus bas à l'usine, il y a d'autres tailles. Nous nous y rendons accompagnés d'une vendeuse sympa. L'usine est effectivement cent mètres en aval.  Des jeunes femmes sculptent la glaise à mains nues les statuettes de soldats avant de les cuire en série.  Sur place (la vendeuse sympa nous avait alertés), les prix remontent jusqu'à des sommes à nouveau effarantes! Passons les détails, mais le soldat qui nous intéresse (celui de un mètre) nous est proposé au premier prix-cadeau de 2600 yuans "parce que nous sommes jeunes".  Ce prix, évidemment, ne nous intéresse pas. Une négociation, une vraie, la plus rude que nous ayons menée, commence alors… Nous donnons notre premier prix : PV annonce sans complexe 250 yuans. La vendeuse sourit (jaune). Des discussions sont engagées par moi en chinois, longues mais souriantes, pendant que PV observe – et fait semblant d'observer – les statues, intéressé. Les échanges se poursuivent jusqu'à 500 yuans, notre dernier prix. La vendeuse ne veut pas. Le patron vient voir ce qui se passe. C'est un petit bout d'homme bien campé dans ses bottes. Il me dit quelques mots et je plaisante avec lui, puis il repart. La première phase de la négociation s'arrête sur un échec. Nous partons. La vendeuse nous rattrape : si nous pouvons faire un effort, car l'expédition du soldat jusqu'à Shanghai  (nous ne pouvons pas le remporter chez nous sous le bras comme elle nous le soufflait, nous le laissant alors à 500 yuans) "coûte cher". PV est dubitatif : un copain avec un camion qui va jusqu'à Shanghai et à qui on refile le bébé pour une poignée de yuans, ça ne semble ni compliqué ni cher… Les discussions reprennent pour moi, en vain. Nous ne bougeons pas notre prix après avoir fait un effort jusqu'à 600 yuans.  Ca bloque. Les échanges sont plus tendus. PV fait mine de s'impatienter et dit au revoir en se dirigeant vers la sortie ; je le suis lentement. Fin de la deuxième phase de négociation sur un statu quo. En partant, j'aperçois le patron au téléphone. Sur le seuil de la porte de l'usine, alors que nous pensions, un peu déçus, repartir sans aucun souvenir, la vendeuse nous rattrape à nouveau (sans doute incitée par le patron). Nous revenons pour la deuxième fois : d'accord dit la vendeuse, si nous poussons encore un peu notre prix. PV hésite. Nous sentons que la négociation a été bien menée, mais cela commence à faire une somme ! " Nous sommes amis" dit la vendeuse (formule traditionnelle pour conclure une bonne négociation). "Des amis chers" rétorque PV que je traduis immédiatement (c'est mon boulot!). Cela fait rire les vendeuses venues s'amasser autour de nous pour entériner la fin d'une négociation qui semble se terminer sur une bonne note pour tout le monde. Chacun rit, et nous acceptons 700 yuans (après que 650 n'aient pas suffi !) Le patron revient pour signer le bon de vente, et je plaisante en chinois avec lui et les vendeuses qui paraissent malgré tout l'avoir "un peu mal" (elles doivent rarement vendre si peu chers…) Elles s'amusent avec les billets que PV sort, et me demandent combien PV gagne par mois (question courante en Chine, comme le coût du loyer). J'ai la présence d'esprit de répondre la moitié du salaire réel, ce qui leur semble déjà astronomique (contrairement à nous!), tant la différence de niveau de vie est énorme… Au total, nous partons satisfaits : notre véritable copie artisanale en terre cuite d'un soldat de l'armée enterrée de Xian pour 700 yuans TTC doit arriver la semaine suivante. Nous filons chopper un car pour retourner en ville. Arrivés, nous retournons à la librairie internationale, dînons au McDo en quatrième vitesse, puis hélons un taxi qui nous mène promptement à la gare ferroviaire après avoir récupéré nos bagages laissés en consigne à l'hôtel.

                Train de nuit à 20h30 pour Luoyang. A la gare nous croisons des jeunes français qui n'arrivent pas à obtenir des billets de train : les préposés ne veulent pas  leur en vendre – ils ne parlent pas chinois. Pressés, nous ne pouvons malheureusement pas les aider.

     Adieu Xian, très agréable surprise sur notre périple!

 

Je vous embrasse tous les trois.

                                                                                                                             Votre sino-cousine.

 

 

    

Shaolin, 29 juillet

Spectacle des moines Shaolin

 

Très chère Perrine,

 

Nous avons quitté Xian ravis et avec l'envie d'y revenir. Le train couchette devient notre seconde maison, et nous y dormons si bien, qu'à deux heures du matin la préposée de notre wagon nous réveille en sursaut : nous avons raté notre gare d'arrivée - elle a oublié de nous réveiller à temps comme cela se fait en Chine, et nous pensions le trajet plus long! Branle-bas de combat : encore dans les brumes du sommeil, je suis déjà opérationnelle en chinois. La préposée ne cesse de s'excuser platement et propose de nous faire descendre à la prochaine (et sinistre et inconnue) station. PV hirsute et aux petits yeux saisit en un éclair ses papiers et cartes, et demande si nous avons déjà atteints la ville de Zhengzhou. Non! Alors nous descendrons là, où nous prendrons un car direct pour le temple de Shaolin, notre destination finale. Ca marche, mais il faut payer un (fort) supplément…

                Nous descendons donc du train à la gare de Zhengzhou un peu avant trois heures du matin. Là, la ville est endormie, surtout les nombreux chinois allongés par terre sur le parvis de la gare. Nous attendons au milieu d'eux le lever du soleil. Nous prenons un café (bof) et un jus d'orange (bof bof) dans un fast food chinois. Enfin, à 6h30, nous achetons deux billets de car pour Shaolin que nous atteignons vers 9h00 après quelques haltes touristiques dans des temples sur la route (un guide chinois assure les visites) ; notamment le très beau cadre de la Song Yang Academy aux cyprès vieux de 4500 ans! A cette halte, nous achetons chacun deux "crêpes" à la pomme de terre et au soja (épicées pour moi) en guise de petit déjeuner : un régal pour un yuan pièce.

      Shaolin en revanche est très très très décevant :

                               - comme nous l'avait dit Arnaud, jeune professeur d'histoire à l'Ecole française de Shanghai, Shaolin Se est très touristique;

                               - à notre passage, le temple était totalement (mais alors TOTALEMENT! !) en travaux;

                               - on ne voit aucun moine;

                               - si le cadre montagneux est beau, il n'y a aucune infrastructure pour retenir les touristes qui, à la chinoise, ne font que passer ici              très vite avec un tour operator;

                               - même le spectacle des élèves de Shaolin est un peu décevant…

      Ainsi, loin de notre projet de passer une petite semaine sur place, dans la "capitale" des arts martiaux traditionnels perpétués par les moines bouddhistes, insatisfaits des "hôtels"/chambres chez l'habitant visitées à l'accueil sympathique mais aux sanitaires infects, nous faisons preuve d'un pragmatisme forcé et reprenons l'après-midi même un car pour  la ville étape de Luoyang (celle que nous avions ratée dans le train), où une pluie orageuse nous accueille. Le premier hôtel trouvé vers 18h00 est le bon : Taixang Hôtel (188 yuans négociés 150 pour une double plus que correcte). Trempés, fatigués, affamés, et déçus, nous nous affalons face à la TV avec un thé après une bonne douche (et non sans avoir ouvert la fenêtre : la chambre, très propre, empeste cependant le tabac froid). Nous dînons dans un restaurant populaire (27 yuans), puis nous couchons. Le ciel tonne toute la nuit.

                En ce 29 juillet, nous nous levons vers 8h00. Nous filons en taxi prendre un petit-déjeuner occidental REMARQUABLE à l'Hôtel Peony (58 yuans pour deux). Achat des billets de train retour pour Shanghai. Départ de l'hôtel. Balade dans la moiteur peu supportable de la ville. Comme à Xian et Shaolin, Luoyang semble envahit de libellules! En promenade, nous tombons sur la devanture d'un magasin Pierre Cardin où je suis  en  photo : toujours vedette (tu parles!!) jusqu'au fin fond de la Chine! Déjeuner au KFC (no comment). Visite des grottes de Longmen à treize kilomètres du centre-ville. Là, en plus de deux siècles, plus de 100000 images et statues de Bouddha et de ses disciples furent graves sur les pans de la falaise dominant le fleuve Yi Hé. Avec les grottes que nous avons visitées à Dunhuang, et celles de Datong à l'ouest de Pékin, ces grottes constituent le summum en matière d'art rupestre bouddhique.

     Au retour, nous prenons nos bagages laissés à l'hôtel, dînons dans un restaurant archi-chinois – et donc extrêmement populaire et sympathique! Train couchette à 21h58, d’où j'écris ces quelques lignes.                                                                                          

                Avec toute mon affection.

Hélène.

 

                            

Quelques Bouddha des grottes de Longmen, et moines Shaolin.

 

     

Moines en démonstration pour la télé chinoise, et montagnes autour du temple de Shaolin.

 

             

Un vieil homme propose à LN de recoudre la semelle de ses sandales en plein temple : ce sera fait pour 5 yuans.

 

           

LN devant une vitrine Pierre Cardin où elle est en affiche à Luoyang , et sculpture représentant des arts martiaux à Shaolin.

Shanghai, le 30 juillet

 

Mes biens chers cousins corses,

 

 

     François-Xavier  m'a donné des nouvelles récentes et montré, via le miracle "internet", des photos de vous. Cela m'a réchauffé le cœur.

     Nous voilà revenus à Shanghai, après un mois et 6000 kms de périple: "Epuisés, mais ravis..!"

     Nous avons eu quelques jours de repos et de préparation avant d'accueillir deux amies d'LN (Idalie et Edwige) et sa sœur Constance. Leur séjour s'est bien passé : découverte de Shanghai en journée, soirée et nuit, Bund, Nanjing Lu, temple du Bouddha de Jade, massage, restaurants divers et variés, bars, magasins, marché du faux et du tissu où elles ont fait des achats pour des vêtements sur mesure par le petit tailleur d'LN !  Puis visite des villages lacustres de Zhouzhuang (deuz "z", deux "h", les filles !) et Tongli, avec une nuit dans notre hôtel favori. Enfin deux jours sur l'île bouddhiste de Putuoshan (avec traversée en bateau, visite de temples et plage au programme).

 

                Aujourd'hui, gros coup de blues avec le départ des filles : nous nous retrouvons seuls tous les deux après l'effervescence des derniers jours. Nous nous apprêtons à reprendre le rythme (plus calme!) de la rentrée : moi-même à l'Ecole française, et LN en stage chez Camaïeu, après avoir réussi ses examens.

      A l'Ecole française, la documentaliste s'appelle Françoise Santoni, et est bien sur de l'île de Beauté. Cet été, elle est retournée en Corse. A son retour, elle m'a transmis le bonjour de Martine Battesti-Salle qu'elle connaît. Maman me dit que c'est une cousine proche. Le monde est tout tout petit!!!

                Quelques dernières infos sur les semaines passées:

                               - en juin, nous avons bien donné deux représentations de la Puce à l'oreille de Georges Feydeau avec notre troupe du Cercle francophone. Ce fut un plaisir et un succès – bientôt des photos !

                               - j'ai accompagné pendant quinze jours les 17 élèves de Terminale à Pékin pour les épreuves du baccalauréat. Instants émouvants et sympathiques, et succès puisque 16 des 17 élèves sont reçus avec de nombreuses mentions (dont une TB avec félicitations du jury).

                               - deux jours avant notre départ sur la Route de la Soie, notre scooter chéri nous a été dérobé… Incapables de "faire le deuil", et après de multiples recherches, nous en avons racheté un nouveau. LN l'a personnalisé en le peignant, pour décourager les voleurs : un drapeau tricolore et une inscription chinoise signifiant que ce scooter est français, arrière en orange et vert, avant en rayures et petits pois bleu, jaune, rose ("Et mes chaussettes…").

                               - en mai dernier, LN a du refuser un contrat de 10000 euros pour un mois de tournage au cinéma, pour cause d'examens (décision difficile, mais LN est si studieuse!…hum, hum)

                               - j'ai vu sur la principale chaîne de TV chinoise une émission entière consacrée à Richard Clayderman, très grande vedette ici…

                               - avec des amis, nous avons assisté à un tournoi de Sumotori japonais au grand stade de Shanghai: ambiance étonnante mélangeant respect de la tradition et humour, pour combats extrêmement rapides et cérémonial à chaque combat très long… Pour mémoire, c'est "Tékinsalami" qui a remporté le tournoi en battant "Culottcaca" (n'est-ce pas Clément?)

                               -  au formidable marché au thé de Shanghai (tout près de chez nous), le variété est étonnante : des centaines de thés différents comme le riz ici, ou le café dans d'autres pays…avec les "grands crus" : de 5 yuans a 2800 yuans les 500 grammes!!!

                               - coupures d'électricité volontaires, annoncées dans différents quartiers de Shanghai, par roulements réguliers. La Chine a de gros problèmes d'alimentation en énergie électrique (en attendant le pharaonique barrage des Trois Gorges) : à ces "détails", nous mesurons mieux ce qu'est un pays en voie de développement…

 

Je veux vous redire combien cette Chine si différente de nous est merveilleuse, et les chinois attachants!

 

     Je pense bien à vous Hyacinthe, Liline, Dominique et Paul, et toute la famille, et vous donne rendez-vous l'été prochain pour vous présenter LN et lui faire découvrir cette terre corse que j'aime.

 

                                                                                                              Paul-Vincent

 

 

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Mis à jour le 15 avril 2005                  LNPVCHINE © 2004 – Tous droits réservés