« DEUX ANS
DE VACANCES*»
*Rappelez-vous
Jules Verne…
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Avec un peu de
retard… !
Vendredi 12 mars 2004 :
Bonne Année du
Singe !
Les beaux
jours reviennent, et nous reprenons enfin notre plume !
18
janvier 12h25 : il neige a Shanghai…
19
février 18h15 : tellement de brume, qu’au pied de notre
immeuble, on n’en voit pas le sommet.
10
mars 14h15: 27 degrés a l'ombre…
Retour
sur les quelques événements des dernières semaines –
les premières de 2004.
A tout seigneur, tout honneur : le Nouvel An chinois et ses
festivités un mois durant pour honorer l’année du Singe.
PV (momentanément esseulé par LN
rentrée en France) a pu apprécier le soir du 21 janvier un feu
d’artifice comme il n’en avait jamais vu ni imaginé ;
Shanghai embrasée littéralement dans un tonnerre de pétards,
climat martial. Aux chinois l’invention de la poudre à canon !
Comment
vous faire toucher par des mots le spectacle éblouissant ? Vous
voyez le feu d’artifice parisien du 14 juillet ? Et bien imaginez
trois ou quatre feux d’artifice de même intensité dans
chaque quartier de Shanghai en même temps ! Une féerie de
couleurs durant plus d’une heure ! Et, au pied de chaque immeuble,
dans chaque recoin des rues les plus perdues de l’immense cité, un
petit chinois faisant son propre Nouvel An avec ses pétards et ses
fusées (en vente libre partout durant cette période à des
prix dérisoires). Ici, pas de questions de sécurité :
chacun peut tirer son feu d’artifice dans la rue, et chaque
résidence rivalise de bruits et de couleurs (en témoignent nos
fenêtres marquées des stigmates noirs de poudre à canon,
des fusées qui ont atteint notre appartement…). Chaque enfant joue
dans les rues à manipuler des pétards plus ou moins bruyants
– les plus bruyants correspondant à dix fois nos plus gros
pétards français, et n’ayant comme comparatifs que ceux
entendus par LN et PV à Naples, un beau soir de 31 décembre 2000.
PV
a eu l’immense chance de pouvoir donc assister à ce spectacle du
toit terrasse d’un immeuble d’amis, en compagnie de deux
professeurs de l’Ecole française : Shanghai aux buildings
exceptionnellement tous éteints le temps du spectacle, en couleurs
à 360 degrés. Et une
heure et demie après, la même Perle de l’Orient dans un
épais brouillard de fumée suffocante de souffre.
Joies
de l'ambiance festive de la nouvelle année, et exaspération du
bruit des pétards à longueur de journée (et le soir, et au
petit matin), incessantes pétarades quotidiennes durant un mois
entier…
Quelques militaires en
vadrouille
En bref, quelques réflexions :
Soulignons
encore une fois (nous ne la soulignerons jamais assez) la beauté
émouvante aux larmes des messes de l’église catholique
« officielle » (c’est-à-dire
contrôlée par le gouvernement communiste chinois…), de la
ferveur de leurs fidèles et de la profondeur de leurs chants. Cet Ave Maria de Bach chanté
dernièrement par un soliste homme a donné des frissons, et tous
ces chants en chinois à la mélodie connue ou ignorée des
occidentaux. Et
ces «rituels » chinois : à la
répétition de chants avant la messe, une femme qui dirige les
chants passe dans l’assemblée avec un micro qu’elle colle
littéralement sous le nez des fidèles choisis au hasard, et qui
se lèvent pour chanter et manifester leur participation enthousiaste
(parfois, preuve aussi que tous les chinois ne chantent pas juste,
contrairement à une première impression …).
Et
ce moment si émouvant de l’échange des signes de
paix : hors de question de se toucher même pour se serrer la main
à ce moment. Chacun s’incline alors vers l’autre, les mains
en prière, en signe de respect à la japonaise : très
émouvant et fort ce petit enfant qui, à l’autre bout de la
rangée s’est tourné vers PV et incliné
respectueusement !
Et
l’attention si appréciable du prêtre à la communion
qui transforme désormais son « chaussette » (cf.
récit précédant…) par un « Corpus
Christi » à notre adresse.
Enfin,
des similitudes qui nous permettent de ne pas se sentir trop
dépaysés ; par exemple, ce bedeau qui – faute
d’enfant de chœur parfois et là encore pour faire participer
l’assemblée – demande à des fidèles choisis au
hasard d’apporter en procession les calices et ciboires, et une corbeille
de fruits ou de fleurs. Alors, comme dans nos églises, certains
fidèles sont gênés, refusent confusément ou
acceptent de bon gré.
Chaque
célébration est ainsi une expérience unique et
inoubliable, contrairement aux messes célébrées ici pour
les communautés occidentales…
LN fait les
courses au supermarché chinois
Témoignage
d’une prise de conscience cette année par le gouvernement chinois
de l’importance de prévenir de l’épidémie de
SARS : outre les nombreuses affiches des rues recommandant de se laver
souvent les mains, d’aérer les habitations
régulièrement et de ne pas cracher (à bon
entendeur… !), à l’entrée du supermarché
chinois ou nous allons faire nos courses, la température de chaque
client est prise (par le truchement d’une caméra infrarouge, bien
sur…). Un préposé passe donc ses journées le nez
collé à un écran d’ordinateur ou des masses rouges,
vertes, jaunes et bleues se meuvent à chaque passage de clients. A vrai
dire, il nous a semblé que cet homme était bien distrait dans sa
tache, et que vraisemblablement peu de personnes ont été
détectées et mises en quarantaine ! No comment….
La lutte contre la grippe aviaire subit le même
traitement de propagande : les actualités
télévisées chinoises ne cessent de passer des images de
vaccination de poulets en boucle depuis qu’un élevage a
été contaminé en banlieue de Shanghai. Info ou
intox ?
Le
consulat français déconseille vivement de traîner sur les
marches ou des bêtes vivantes sont exposées (quelques minutes
avant d’être trucidées sous vos yeux hagards…), ainsi
que dans les marchés aux oiseaux. Quant à nous, nous sommes
prudents, et avons seulement constaté que certains restaurants ne
servaient plus de poulet ni de canard…
**
Il est des maisons dans Shanghai qui
témoignent encore d’un passé de rêve, celui de
l’époque des concessions étrangères des
années 1900-1945. Aux cotés des immenses buildings, et là
ou les pelleteuses ne les ont pas rayes de la carte, des demeures majestueuse
de type « colonial » s’élèvent encore
fièrement, de ci de là. C’est dans l’une d’elle
que PV a eu la chance de dîner, invité par un des
résidents, artiste-peintre et professeur d’arts plastiques
à l’Ecole française.
Tout
est ici ravissement : volumes, décoration, mobilier. Il faut voir
la véranda et le jardin pour saisir l’ambiance du Shanghai de la
grande époque occidentalisée. En plein centre de
l’ex-concession française,
PV
a pu admirer une autre de ces demeures, la résidence consulaire :
convié à un cocktail avec les professeurs de l’Ecole
française par le consul en sa demeure, le même effet de grandeur
passée, de luxe et de volupté le temps d’une
soirée… C’est aussi ça Shanghai : contraste,
mystère, passé et avenir, orient et occident…
**
Un mot sur le vélo en Chine :
Il
y aurait tant à dire ! Au-delà des clichés, la
présence des deux roues reste une caractéristique indiscutable de
Mais
surtout tous ces cyclistes qui défilent devant vous, par tous les temps
(sous la pluie, vêtus d’immenses ponchos de plastiques), à
toute heure, de tous les styles. Sans faire la course (jamais vu un chinois
« en danseuse »), ils avancent tranquillement,
nonchalants ou portants péniblement leur charge : briques,
détritus, achats divers, machine à laver,
réfrigérateur, bombonnes de gaz (mais oui, sur le porte-bagages,
fixés suivant des règles
d’équilibre dont ils ont le secret !)… Le plus
joyeux et le plus attendrissant restent ces vieux ou ces vieilles qui
pédalent laborieusement pour faire avancer leur vélo
chargé de leur petit-enfant (« a cru » sur le
porte-bagages ou le cadre : pas d’harnachement
ultra-sécuritaire à la française…) ; ou bien
ces couples d’amis ou d’amoureux dont l’homme transporte sans
effort apparent la femme ou le camarade monté en amazone avec une
facilité et un sens de l’équilibre là aussi
déconcertants.
PV chez le
"coiffeur"…
**
Coiffeur PV, deuxième tentative…
Souvenez-vous, il y a quelques mois, la séance de coiffure avait
occasionné un attroupement de chinois pour voir LN et PV se faire masser
et couper les cheveux. PV en était ressorti avec un brushing inattendu
façon Stéphane Bern ancienne version… Cette fois-ci, PV a
choisi d’aller au plus simple, au plus rustique : le petit coiffeur
dans la rue, qui vous coupe et coiffe sur le trottoir au milieu des passants,
sur un tabouret bancal, une serviette à peine propre sur les
épaules, face à un miroir ébréché, les pieds
dans les cheveux et les crachats. Et tant pis pour le massage du cuir
chevelu !
Résultat: après que les quelques
ouvriers locaux ont cherché ledit coiffeur en lui annonçant qu'il
avait des clients (apparemment inespérés!), PV a
été prié de s'installer en plein soleil sur un fauteuil en
osier déglingué, une légère "blouse"
maculée autour du cou (le coiffeur a tellement serré le kiki de PV que celui-ci avait du mal
à respirer). Le coiffeur a demandé par gestes à PV s'il venait pour la barbe. " Non
merci, sans façon" – PV était déjà
rasé de près (si, si!!). La tondeuse électrique (une
antiquité) dont le fil entortillé était raccordé
à une prise invisible au-delà de la fenêtre du premier
étage de la bâtisse, et en avant! Dextérité des
ciseaux, cisaillant l'air pour montrer combien l'homme était habile;
coupe-chou enfin, pour raser de près avec une lame râpeuse
(surtout ne pas bouger pour éviter la moindre coupure…).
A la fin, une vieille éponge
rêche, sale, douteuse, véritable nid à bactéries,
faisant office de brosse, pour nettoyer nuque, visage et vêtements des
cheveux coupés (il ne vous prévient pas, alors fermez toujours
les yeux durant l'opération, sinon il vous éborgne). Une bonne
coupe chinoise "classique": court sur la nuque, moins court devant et
dessus, le rêve! Là encore, l'audace de PV et le look d'LN ce
jour-là (toute en cuir, bottes, et casquette) ont créé
l'attroupement; aussi le coiffeur a-t-il refusé de nous faire payer
(c'est exceptionnel!!!), les clients se bousculant à notre suite sur le
fauteuil, debout, accoudés à un petit muret, ou assis sur
deux-trois tabourets en plastique installés à la hâte par
un complice du coiffeur…
Promis,
PV y retournera!
**
Il y a un micro-tissu social extraordinaire dans tous
ces gens dont le métier (la fonction) réside dans le service,
l’intermédiaire, la présence, la petite chose…
C’est un luxe du nombre que seule
**
Avec les beaux jours, se révèlent des
merveilles insoupçonnées : un parc à moitie
bétonné et sans vie se transforme en oasis charmante
agrémentée d’un spectacle pluriquotidien son/lumières/jets
d’eau digne de Versailles !
**
Le
01 mars, PV a entendu pour la première fois L’Internationale en chinois, à la radio d’un
grand magasin ; un vendeur reprenait l’hymne communiste avec entrain
– pour l’anniversaire de Delphine, sans doute…
**
Grosse déception pour PV ; comme les
petites mémés occidentales, les mémères chinoises
parlent aussi à leur chien chien (avant de le manger).
Pareillement à leurs congénères
incontinentes d’Europe, elles pétent.
A leur différence, elles rotent en public sans
retenue.
« Xié xié*, Mesdames ! ».
[* Merci ]
**
Quelques noms de médicaments :
« Tac o tac »
« Contact 12 » ; de shampooing:
"Sifone"; et toujours de marque de vêtements :
« Le Venus » (sic), « Et boite »,
« Chacunsonsport »
A savoir: Ici, on paye ses factures
gaz/eau/électricité aux kiosques à journaux du coin de la
rue… !
Quelques prix (chers) :
-
Coulommiers
Président= 68 y
-
Emmental
français râpe = 55 y les
Quelques prix (pas chers) :
-
piano
droit=10000 y
-
saxophone=2000
y
-
violoncelle=6000
y
**
Vus au supermarché :
-
Imaginez
que votre petite fille de trois/quatre ans ait une soudaine envie pressante au
beau milieu du supermarché ou vous faites vos courses ? Que
faites-vous ? Pour cette mère de famille chinoise, la
réponse a été claire et rapide : au beau milieu
du rayon fruits et légumes, elle ouvre un petit sachet plastique
réservé à l’emballage des fruits, enrobe le
postérieur nu de son gosse qui pisse tranquillement sous le regard
indifférent – ou presque – des clients ;
-
Pourriez-vous
imaginer les foules précédant les festivités du Nouvel An
chinois ? Assurément, non ! Au supermarché ou il y a
habituellement déjà beaucoup de monde à n’importe
quelle heure (et quand nous disons beaucoup de monde, il faut entendre un
samedi après-midi de soldes dans les magasins d’usine de Troyes
– salut les Ivernel et les Bonelli!), à cette période de
l’année 16 millions de shanghaiens se retrouvent au
supermarché ! Il faut le vivre pour le croire et sentir la
puissance d’un pays fort de tant d’âmes : en comparaison
nous ne sommes rien que poussière écrasée sous leur
milliard trois cent millions de paires de pieds!
-
Parmi
les chansons à la mode ici cet hiver, notons ce tube français qui
nous a fait chaud au cœur autant qu’il nous a surpris de
l’entendre à plusieurs reprises dans les rues commerçantes
du quartier : Hélène, je
m’appelle Hélène
rechantée en français phonétique par une chinoise.
Toutes les chansons de cette « star française »
(!) semblent à la mode, sans doute grâce à la
qualité de ses mélodies plus qu’au raffinement de ses
textes que les chinois (grand bien leur fasse !) ne peuvent comprendre.
Extrait :
« …Il
a de grandes oreilles
Et du poil sur les orteils
Mon loup-garou, -arou
…Mon parapluie,
-rapluie… »
[Authentique]
**
Pablo, l'allemand, Enock, le
zambien, Frances, la chinoise, Arnaud, le français
Et le dernier
évènement en date de cette semaine : la soirée
organisée chez nous : enfin notre pendaison de
crémaillère après quatre mois dans ce nouvel
appartement ! Une vingtaine d’amis de toutes nationalités
(chinois, bulgares, allemands, français, japonais, zambiens,…),
essentiellement des co-étudiants d’LN à l’université de Tongji,
mais également quelques amis français et chinois
rencontrés ici. Alcools, apéritifs et musique à
volonté ! Bonne ambiance garantie (et tant pis pour les
voisins…) !
Alex, le français, Liu Yu,
le chinois, Pascal, le français
LN et Dino le mozambicain
Une japonaise, et Xiaomin, la
chinoise
Antonia, la bulgare, Thomas, le
français, Hussam, le jordanien, LN, et Francisca, l'allemande
Yilin et Xiaomin, les chinois
Yilin le chinois, et Alex le
français (devinez qui est qui!...)
Francisca, l'allemande, et Enock, le zambien Dino le mozambicain et Hussam le jordanien
Mis à
jour le 15 avril 2005 LNPVCHINE
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