« DEUX ANS DE VACANCES* »
*Rappelez-vous
Jules Verne…
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Shanghai Sud-Est, au
crépuscule (vue de la rivière Huangpu).
Samedi 18 octobre 2003 :
Déjà
presque deux mois à Shanghai. Ces premières semaines sont
passées à la vitesse d’une balle de fusil.
En
résumé…
…Arrivés le
31 août à l’aéroport de Pudong, PV a
débuté dès le lendemain à l’Ecole
française pour la pré-rentrée des professeurs, et le
surlendemain pour la rentrée des classes ! LN a commencé les
cours à l’université de Tongji la semaine suivante
seulement, mais son travail dans l’entreprise Schenker dès le 1er
septembre. Pas de temps mort ! Nous avons pris le rythme de la ville sans
délai !
… Petits problèmes de co-location et de
loyer à régler avec la propriétaire de l’appartement
(en chinois, bien sûr : merci LN !), et situations
administratives à régulariser – visas, cartes de
résidents, compte en banque, visite médicale - (en chinois, bien
sûr : merci LN !), et premières recherches d’un
nouvel appartement : moins cher, moins grand, encore moins
éloigné du « centre-ville », et un peu
moins « crado » (en chinois, bien sûr : merci
LN !… et un peu PV pour l’organisation… !).
… Dîner
rapide (et à vrai dire décevant) organisé au Sofitel par
le Cercle francophone ; dîners sympas avec les copains à
droite à gauche ; premiers achats (vélos,
téléphone portable pour PV, DVD pirates à tous les coins
de rues – 7 ou 8 yuans pièce,…).
…Première
rencontre avec la troupe de théâtre du Cercle francophone avec
laquelle LN a monté une pièce l’année
dernière, afin de décider du spectacle à venir.
…LN s’est
fait voler son vélo en moins de 8 jours – le troisième
depuis qu’elle est en Chine. Du coup, elle développe une
paranoïa aiguë… (après une longue enquête
menée par Sherlock PV, le vélo avait juste été
déplacé
… Tout cela sous
une forte chaleur humide qui a laissé place à un douceur
sèche à partie du 20 septembre environ, puis à une
alternance de fraîcheur pluvieuse et de soleil sec à partir du 02
octobre.
Une salle de classe de
l’université de Tongji :où LN a cours
La
ville (la vie) est ici un joyeux bordel qui plait bien à PV dans son
grouillement, son vacarme, sa débrouille, son humanité vivante.
Il y cultive son loisir, son péché mignon, dans la rue, dans un
bus, dans le métro, un grand magasin, un restaurant,… : la
solitude dans la foule. Là, PV observe les chinois dans leur quotidien
et leur diversité. Il aime se mêler à eux. Il n’a pas
encore croisé un seul occidental dans ses trajets en métro ou bus
pour aller ou venir de l’Ecole française ! Le bus est
toussant, crachant (comme son chauffeur…), klaxonnant, climatisé
ou non, et soumis neuf fois sur dix aux embouteillages (1 ou 2 yuans le trajet,
suivant le bus – soit 65 centimes ou 1,30 de nos francs disparus). Le
métro est, lui, ultra-moderne, ultra propre, tournant comme un
métronome et – pour la ligne que PV prend sur les trois seules
existantes qui se partagent Shanghaï – aérien, ce qui
n’est pas désagréable (2 ou 3 yuans suivant la distance
parcourue). A vrai dire, les semaines de PV sont d’un rythme fort
agréable ! Il dispense 13 heures de cours de Philo aux 15
élèves de Terminales de l’Ecole française (dans les
traces de Maître Joël), plus une heure en tant que professeur
principal des mêmes élèves, plus deux heures de
théâtre à des élèves de Seconde et de
Première (merci Maître Jacques) et peut-être bientôt
l’animation d’un « café-philo » avec
une allemande, prof de Français à l’Ecole allemande avec
qui nous partageons ici les mêmes locaux. Ah ! l’entente
franco-allemande !!
(Vous
pouvez voir le lieu de travail de PV en vous connectant au site internet :
www.chez.com/ecolefrancaiseshanghai/)
Le reste du temps, PV
flâne dans l’appartement en écoutant avec régal
Roland Barthes (Merci Dr Meunier !), prépare ses cours (un peu
quand même !), parcourt les rues et ruelles de l’immense
cité où il se perd volontiers, prenant des photos et des notes
(« Menteur !!», dit LN. « Ne
l’écoutez pas », dit PV).
Pendant ce temps, LN bosse
dur à l’Université de Tongji et dans l’entreprise
Schenker : emploi du temps chargé… !
(« Menteuse !! » dit PV. «Ne
l’écoutez pas », dit LN).
Campus de
l’université de Tongji où LN étudie.
Nous
adorons tester de tous petits restaurants populaires de rue, qu’LN a
surnommé des « bouis-bouis », où nous
découvrons les véritables repas quotidiens du shanghaien :
un régal pour quelques yuans si vous êtes prêts à
défier l’apparent manque de propreté.
La catégorie
« supérieure » a aussi nos faveurs : nous
commandons quelques-uns de nos plats favoris (petites aubergines, choux
chinois, potirons, haricots poilus, agneau grillé ou épicé
dans les restaurants de la région musulmane du Xinjiang,…), avec du thé
(toujours sur la table) ou une bière chinoise très bonne, et nous
choisissons au pif un plat sur la carte en chinois (l’un des plats qu’LN n’arrive pas encore à
déchiffrer…) : notre témérité nous a
valu quelques bonnes surprises culinaires, mais aussi une marmite de crapaud de
triste mémoire !!
LN-la-star a
déjà été sollicitée à plusieurs
reprises par « ses agents » pour des séances de
photos ou de spots publicitaires. Elle a même ses jambes en immense sur une
affiche de
Pour ceux qui
s’interrogeraient (connaissant le goût et les
prédispositions naturelles de PV pour l’apprentissage des
langues), PV progresse en chinois – lentement, très
lentement…, mais sûrement : chi va piano va sano
- : les mots et expressions pour prendre et diriger un taxi, les formules
de bienséance (ça tombe bien, y en n’a pas
beaucoup !), quelques mots pour être servis au restaurant,… Et
le reste pour l’instant en mime (merci Franck d’avoir
embauché Muriel pour DEBURAU !).
LN-la-sportive a
commencé avec grand enthousiasme le yoga avec des amis (« hot
yoga », « ashtanga a-led »). LN pense
qu’elle « peut devenir bonne en yoga » (sic). Elle
s’est mise également au kung-fu à l’Université
.
Notre
actualité la plus brûlante est que nous avons donc mis à
profit notre semaine de vacances (fête nationale chinoise) pour
déménager. Nous avons en effet dénicher un appart un peu
moins proche du centre de Shanghai que souhaité, mais qui répond
à tous nos autres critères :
-
-
Loyer : 4500 yuans /mois (soit 460
euros,
au cours
d’aujourd’hui), frais de résidence, TV, lave-linge, 2 lits,
abonnement internet ADSL payés par le propriétaire. Et encore,
les chinois trouvent ça « cher »…
Fête nationale du 04
/10 : le Bund sous les couleurs du régime chinois.
Des
spécificité chinoises
« pittoresques » : petits réparateurs de
vélos et mobylettes aux coins des rues ; feux tricolores
« dans les deux sens » qui règlent la circulation
des véhicules qui vont tout droit – tourner à droite est
toujours possible, à gauche toujours impossible ; impression que
tout le monde est à la fois toujours au travail (transports publics
bondés, ruée des vélos aux carrefours) et toujours en
vacances (flâneries, jeux de cartes, nonchalance,…incessants dans
les rues) ; le thé omniprésent jusque dans les
bocaux-« thermos » des chauffeurs de taxi ; les
mémés au KFC ou au Mc Donald qui avalent hamburger et glace en
même temps (une bouchée pour l’un, une bouchée pour
l’autre) ; le petit personnel en nombre impressionnant dans les
magasins (vendeuses) et restaurant (serveuses) ; la boisson Tang des
années 70-80 (orange et citron chimiques) existe toujours (normal, elle
est chinoise !) – mais oui JC, on t’en rapporte ; le
DVD-pirate de « La 7ème compagnie au clair de
lune » acheté par un chinois, sous les yeux ébahis de
PV.
Shanghai
et ses 16 millions d’habitants est une mégapole grouillante et
bruyante, sans cesse en chantier (on nous dit que la moitié des grues du
monde sont à Shanghai !!!), en poussière et brouillard, en circulation
et klaxons. Peu ou proue, si on n’est pas allergique à la vie de
citadin, on se fait à tout cela. Mais il y a une chose à laquelle
il est difficile de se faire : les odeurs. Par effluves elles vous
prennent les naseaux : pourriture, déchets, vermine crevée,
œufs pourris, tofu puant, crachats, eaux croupies, vomissures, huiles de
cuissons des bouis-bouis, poissons et viandes sur les étals,
refoulements d’égouts, pots d’échappements des
véhicules, huiles de moteurs, gasoil, … (toujours
décidés à nous rendre visite ?) Souvent, dans les
rues, une touffeur abjecte vous envahit et vous manquez soit de tourner de
l’œil soit de rendre tripes et boyaux. Puis ça passe…
jusqu’au carrefour suivant ! Souvenez-vous de certaines stations du
métro parisien au petit matin : de la gnognotte à
côté de ce qu’il faut endurer ici.
Shanghaï by night,
dans toute sa splendeur futuriste.
Une
tradition ancestrale consiste, lorsqu’on emménage, à faire
éclater quelques centaines de pétards (aux chinois
l’invention de la poudre à canon) pour chasser les mauvais esprits
– on retrouve cette coutume lors du nouvel an chinois. Croyez-nous, ce ne
sont pas de petits pétards de gamin ! En rafales plus ou moins
fortes et fournies, les nouveaux habitants font parler la poudre (et font
bénéficier tout le quartier de leur bruit et odeur de soufre). Et
comme nous venons d’emménager dans une résidence de 35
buildings neufs, c’est le 14 juillet tous les jours (et même trois
fois par jour !!!!!)
Ici,
la population a quelques spécificités. Autant de monde occasionne
toutes les diversités ; cependant, des traits communs sont
repérables : d’abord, contrairement à
l’idée suivie par certains, il y a des chinois(es) d’une
beauté effarante – particulièrement ceux de la
région du Xinjiang. Ensuite, les femmes shanghaiennes portent des
chaussures toutes plus originales les unes que les autres par leurs formes et
leurs couleurs : Shanghai est en effet réputée en Chine pour
ses chaussures (enfin, pour les femmes, parce que pour les hommes, c’est
pas ça…). Les shanghaiens, eux, jeunes et vieux, portent les
ongles longs (traditionnellement signe qu’on n’a pas un travail
manuel), et particulièrement l’auriculaire afin (selon LN) de se
servir de ce petit doigt en fonction de sa destination. C’est en tous cas
assez étonnant de voir tous ces ongles masculins parfois très
longs – et jaune translucide! Enfin, les petits enfants sont
très mignons, souvent enfants uniques choyés par leurs grands
parents tellement fiers d’eux que, pour engager un échange avec
ceux-ci, rien de tel que d’admirer leurs petits : vous aurez
assurément un sourire ou un mot bienveillant en retour. Il faut entendre
ces petits s’écrier dans un étonnement tout
naïf : « - Oh ! des étrangers » (en
chinois) ; et LN de les surprendre à nouveau en envoyant en retour
(et en chinois) : « - Oh ! des chinois ».
Contre toutes les
idées reçues :
à
Shanghai,
Voici quelques exemples de prix courants (1 euro=9,7 yuans):
-
lecteur DVD : 400 yuans -
DVD : 8 yuans -
1 vélo : 199 yuans -
-
1kg de bananes: 5,5 yuans -
6 oeufs frais: 3 yuans -
1 orchidée : 20 yuans -
6 roses : 6 yuans -
1 menu Best of Big
Mac : 17 yuans -
1 place de cinéma: 20 yuans -
1 ticket de métro : 2-3
yuans -
1 heure de femme de
ménage : 7 yuans -
1 paquet de tabac : 4 yuans -
1 coiffeur : 30 yuans -
1 massage : 30 yuans -
la bière (chinoise et
très bonne) : 6 yuans les 75 cl (au restaurant). Seuls quelques
produits restent chers : -
nescafé (café moulu
difficilement trouvable) -
chocolat (le vrai chocolat est
quasiment introuvable) -
les (vraies) viennoiseries -
vin et champagne -
fromage (tout bonnement introuvable) -
1 maison avec jardin et piscine, et vue
sur le Bund -
1 consultation médicale à
l’hôpital
Mis à jour le 15 avril 2005 LNPVCHINE ©
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